Parution du cahier technique SIA 2051 Building Information Modelling : un guide dans la jungle numérique
Fraîchement paru, le cahier technique SIA 2051 Building Information Modelling (BIM) se veut un guide d’application universellement compréhensible, destiné aux architectes, aux ingénieurs, aux professionnels spécialisés, ainsi qu’à leurs mandants.
Longtemps attendu et réclamé, le cahier technique SIA 2051 Building Information Modelling (BIM) – Bases pour l’application de la méthode BIM est désormais disponible.
Un pas décisif pour la numérisation de la construction en Suisse est ainsi franchi. Les bases, les principes et les effets de la méthode BIM sont pour la première fois définis et clarifiés en détail dans ce cahier technique qui doit servir de référence aux futures normes de la SIA en matière de modélisation des données du bâtiment. De plus, le SIA 2051 est non seulement applicable à l’ensemble des tâches du bâtiment et du génie civil, mais son ancrage dans la méthodologie des phases de projet définie par le Modèle : Etude et conduite de projet de la SIA 112/2014 assure son insertion précise dans la collection des normes SIA.
Comme outil de travail axé sur la pratique, le cahier technique soutient les acteurs impliqués dans le cycle de vie complet du bâtiment, de l’étude de projet jusqu’à l’entretien d’un ouvrage. Il offre une base d’intercompréhension commune aux architectes, aux professionnels spécialisés, aux mandants et aux exploitants d’ouvrages pour l’application de la méthode BIM.
Règles pour une collaboration intégrale
Les auteurs du cahier technique comprennent et définissent le BIM avant tout comme une méthode. Une méthode qui combine des modèles numériques d’ouvrages avec des processus et des modes d’organisation appropriés. Il s’agit en effet d’assurer une collaboration intégrale. A la diversité des groupes d’interlocuteurs impliqués tout au long de l’édification et de l’exploitation d’un ouvrage correspond une égale variété d’objectifs liés à l’usage de modèles numériques d’ouvrages. Le cahier technique montre que ceux-ci doivent, dans toute la mesure du possible, être d’emblée formulés et partagés par les différents intervenants.
Les objectifs à atteindre génèrent des besoins d’information qui doivent être satisfaits à l’aide du modèle numérique d’ouvrage. Si le but est par exemple d’obtenir rapidement une estimation de coûts crédible dans une phase initiale de projet, le concepteur tentera donc de tirer du modèle numérique des données à jour concernant les surfaces d’étages, de façades et de toiture. Et comme de telles informations ne se prêtent que de façon limitée à un traitement automatisé, elles devront être formulées comme des exigences requises du modèle dans une étape suivante. Ce n’est que si l’on a défini en commun comment la surface d’étage devait par exemple être décrite dans le modèle, que celle-ci pourra être automatiquement calculée par chaque intervenant sans consultation supplémentaire.
Ce processus de fixation d’objectifs, de formulation de besoins informationnels et de transcription de ceux-ci en exigences est consigné dans le manuel BIM du projet. Le cahier technique balise le parcours qui va du plan d’utilisation avec les objectifs, via le plan modélisant les contenus, jusqu’au plan de coordination réglant les échanges et le contrôle de la qualité.
Intégration de différents modèles partiels
En matière de modèles, on distingue entre ceux relevant de la planification stratégique, des études et de la réalisation, ainsi que de l’exploitation. Le cahier technique définit qui est responsable des processus dans ces différentes phases. Au lancement du projet, c’est au mandant qu’il revient de fournir les bases du projet fondant le modèle. Au cours des études et de la réalisation, les mandataires étoffent les informations nécessaires à l’atteinte des objectifs dans le modèle d’information pour la phase projet. Il ne s’agit en l’occurrence pas de se référer à un seul modèle, mais bien plus d’intégrer différents modèles partiels. Si un modèle est également souhaité pour la phase d’exploitation, le modèle d’information pour la phase projet sera développé dans ce sens en accord avec le mandant après la fin du chantier.
Jungle terminologique
Le cahier technique décrit les rôles de manager BIM et de coordinateur BIM nécessaires à la gestion des processus, mais il exclut toute indication qualitative ou quantitative en matière de prestations et de rémunération, vu l’absence de données de référence. Il attire en revanche l’attention sur des questions essentielles pour la formulation des contrats.
Il est actuellement abondamment question de BIM et l’on entend autant de remarques fondées, que de demi-vérités ou d’informations fausses. Grâce à une articulation claire et convaincante, la force du cahier technique SIA 2051 est de parvenir à éclairer la jungle de termes, de modèles et de données que recouvre l’acronyme BIM. Outre la terminologie liée aux modèles, les rôles des intervenants BIM y sont définis et il décrit l’organisation ainsi que la planification des processus. La collaboration requise par la méthode BIM et l’application de celle-ci découlent naturellement des notions générales explicitées en exergue du cahier. C’est donc un outil robuste pour un usage au quotidien qui est ainsi proposé.
Prof. Manfred Huber, arch. dipl. EPF SIA, MAS FHNW, président de la commission SIA 2051; manfred.huber [at] fhnw.ch (manfred[dot]huber[at]fhnw[dot]ch )
Markus Friedli, ing. arch. dipl. EPF SIA FAS, Prestations de service, SIA-Form ; markus.friedli [at] sia.ch (markus[dot]friedli[at]sia[dot]ch)
Cahier technique SIA 2051
Building Information Modelling (BIM) – Bases pour l’application de la méthode BIM ; 52 pages, format A4, broché, fr. 160.–
Comme aide à l’application du cahier technique, la documentation 270 a paru en janvier 2018 (uniquement en allemand pour le moment)