Ren­zo Pia­no au CERN: la lo­gi­que de l’ob­jet?

L’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) vient de l'annoncer : en 2020, Renzo Piano va réaliser un bâtiment situé au coté de la toute récente esplanade des Particules et du Globe de la science et de l’Innovation. Ce futur «Portail de la science», financé en bonne partie par Fiat Chrysler Automobiles, servira à «l’éducation et à la communication scientifique à destination du grand public».

En février de cette année, Tracés a consacré un dossier entier aux politiques et stratégies d’aménagement qui influent bon gré mal gré sur le paysage architectural et urbain du CERN et de ses alentours en France et en Suisse.

L’une des ambitions de ce dossier était de donner à lire et à voir le paysage ordinaire de l’organisation. La série photographique réalisée pour l'occasion par Matthieu Gafsou est un témoignage au plus près de la substance construite et habitée du site, telle qu’elle est vécue au quotidien par ses utilisateurs. Le CERN est bien sûr confronté à de nombreuses difficultés. Les problèmes en termes de transport, de prééminence de la voiture sur les autres modes de déplacement à l’intérieur du site, la sauvegarde des bâtiments à haute valeur patrimoniale en sont quelques-unes. Mais le site renferme aussi de rares qualités paysagères : la situation transfrontalière, l’abondance et la proximité des terres agricoles et des forêts, la toile de fond du Jura ou encore la figure – enfouie - du cercle.

En évaluant ces différents enjeux, nous espérions démontrer que les planifications et projets sur et autour des sites du CERN nécessitent plus que jamais une réflexion ambitieuse qui soit à la mesure du territoire qu’ils impactent.

Compte tenu de la renommée et de l'expérience de l’architecte, gageons que le projet architectural sera de qualité. Néanmoins, des interrogations subsistent : ne faut il pas s’occuper du vide plutôt que du plein, du déjà-là plutôt que du nouveau, de l’ordinaire plutôt que de l’extraordinaire ?