Opé­ra­tion mo­dèle 

Souvent, le climat ambiant des bâtiments de bureaux se caractérise par un chauffage peu efficace en hiver et une surchauffe rapide en été. Le confort thermique est pourtant un facteur clé de productivité sur le lieu de travail. Les propriétaires de bâtiments commerciaux recherchent généralement davantage un confort d’utilisation supérieur qu’une consommation d’énergie réduite. Le niveau de qualité atteint après rénovation complète permet idéalement de satisfaire aux deux exigences, ce qui améliore aussi considérablement le potentiel commercial de ce type de biens immobiliers. La transformation de ce complexe de bureaux, situé à un croisement de rues dans le quartier de Mattenhof, le démontre de façon exemplaire. Elle prouve aussi qu’une rénovation complète doublée de l’ajout d’un étage constitue souvent une alternative moins coûteuse et mieux optimisée qu’un remplacement par un nouveau bâtiment. L’édifice de quatre étages en deux parties datant de 1960 a été totalement remanié d’un point de vue architectural, constructif et technique en 2015. La Société suisse des ingénieurs et des architectes s’en sert depuis lors comme projet exemplaire de rénovation énergétique conforme au cahier technique SIA 2047 Stratégies d’assainissement. Les travaux ont amélioré l’isolation thermique, aussi bien en période estivale qu’en période hivernale. L’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment bénéficie désormais au climat intérieur en toute saison. Les murs extérieurs massifs ont été pourvus d’une isolation thermique supplémentaire (jusqu’à 28 cm) recouverte d’un enduit à la chaux grasse. De même, les ­fenêtres ont été remplacées par des ­produits haut de gamme à triple vitrage isolant (U_g = 0.6 W/m²K). Le standard de construction Minergie-P (besoins en chauffage : 25 kWh/m²) initialement visé aurait nécessité du verre solaire optimisé et une production d’électricité autonome. Cependant, même sans ces mesures ­supplémentaires, le bâtiment atteint des valeurs comparables à celles du standard Minergie de l’époque (besoins en chauffage : 30 kWh/m²). 

L’énergie requise pour le refroidissement des bâtiments est par ailleurs obtenue à partir de moyens passifs et actifs. La capacité d’accumulation thermique des dalles et des chapes contribue notamment à l’équilibre interne, tandis qu’une ouverture manuelle des fenêtres permet de profiter d’un rafraîchissement nocturne additionnel le cas échéant. Des stores à lamelles automatiques contribuent à la protection solaire, tandis que des dalles thermiquement activables et le conditionnement thermique de l’air entrant permettent de rafraîchir si nécessaire les locaux, de jour ou de nuit.

De l’extérieur, seuls l’attique et les façades rafraîchies permettent de déceler les interventions structurelles et énergétiques. En dehors de cela, la géométrie et la structure fine des rangées de fenêtres sont restées quasi inchangées, préservant le rôle d’élément marquant de celles-ci dans l’architecture du bâtiment.

Informations 

Intervenants
Maîtrise d’ouvrage: Avadis fondation de placement, Zurich
Architecture: Bürgi Schärer Architekten, Berne

Bâtiment
Type: bâtiment commercial, édifié en 1960
Rénovation: étage supplémentaire en attique, enveloppe du bâtiment, remplacement des fenêtres, technique du bâtiment
Surface de référence pour la consommation d’énergie: 2268 m²
Indice énergétique: 60 kWh/mÇ ; valeurs cibles des objectifs de performance énergétique SIA
Coût: 7.4 mio CHF (CFC 1–9)
Durée: 2014–2015