Traversée du Lac à Genève
Le gouvernement rejette le projet de l'UDC
L'initiative UDC demandant la réalisation d'une traversée de la rade pour 2020 ne séduit par le Conseil d'Etat genevois. Ce dernier juge le projet dépassé et recommande son rejet. Il estime aussi que le texte, qui a récolté 13'623 signatures, n'est que partiellement recevable.
Le gouvernement a fait savoir mercredi que la construction d'un tunnel entre l'avenue de France et le Port-Noir pour la fin de la décennie ne correspondait "plus aux enjeux de développement de l'agglomération", l'ouvrage des initiants ayant le gros handicap de se situer bien trop près du centre-ville.
Une idée repêchée dans les tiroirs
L'exécutif cantonal a en outre relevé que le concept de traversée défendu par l'UDC, qui se base sur des réflexions menées en 2004, ne tient pas compte des projets de mobilité qui sont en voie de concrétisation, comme la liaison ferroviaire CEVA ou la mise en service de nouvelles lignes de tram.
La politique de la mobilité 2030-2040 adoptée par le Conseil d'Etat genevois préconise, pour sa part, la réalisation d'une traversée du lac plus en amont, entre le Vengeron et Pointe-à-la-Bise. Selon le gouvernement, cette option doit être indirectement considérée comme un contreprojet à l'initiative de l'UDC.
Le Conseil d'Etat recommandera donc le rejet de l'initiative et demandera aux députés du Grand Conseil de l'invalider partiellement, car elle ne respecte pas, selon lui, l'unité du genre. Son défaut est qu'elle prévoit "simultanément" des mesures générales d'aménagement et des mesures précises de construction.
Un projet à 900 millions
Dans son texte, l'UDC estime que la traversée de la rade permettra de fluidifier le trafic motorisé. Le projet prévoit la réalisation d'un tunnel sous le lac, d'un tunnel de liaison entre le Port-Noir et la route de Malagnou et de divers aménagements, le tout pour 900 millions de francs.