Projet pilote de géothermie profonde dans le canton du Jura
Une centrale de géothermie profonde pour la production de chaleur et d'électricité pourrait voir le jour dans la commune jurassienne de Haute-Sorne. Le coût du projet porté par la société Geo-Energie Suisse est estimé entre 80 et 100 millions de francs.
La région de la Haute-Sorne est "appropriée" en termes de risques sismiques, a souligné jeudi à Bassecourt (JU) Olivier Zingg, chef de projet. Sa géologie se prête à la réalisation d'un tel projet, selon Geo-Energie Suisse SA.
130 sites étudiés
La commune de Haute-Sorne a été retenue avec deux autres sites en Suisse pour abriter une telle centrale géothermique: Avenches (VD) et Etzwilen (TG). Ce sont au total 130 sites qui ont été examinés. Ce projet s'inscrit à la fois dans la stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral et dans celle du canton du Jura.
Le calendrier prévoit un début des travaux de forage vers 2016-2017 et une mise en service à l'horizon 2020 si le site de la Vallée de Delémont était retenu.
La production annuelle devrait s'élever à 30 GWh, la consommation d'environ 6000 ménages. "Cette expérience est digne d'intérêt en matière d'énergies renouvelables", a estimé le ministre jurassien Philippe Receveur.
Echec bâlois
Ce projet pilote et de démonstration de géothermie profonde sera basé sur la technologie EGS: des systèmes géothermiques stimulés. Les roches du sous-sol sont rendues artificiellement perméables à une profondeur de 4500 mètres grâce à l'injonction d'eau sous pression.
Geo-Energie Suisse SA a retenu les leçons de l'échec du projet Deep Heat Mining à Bâle. L'expérience avait été interrompue en décembre 2006 à la suite de secousses sismiques. La technique appliquée dans le canton du Jura serait différente avec le recours au concept dit "horizontal multi-fractures" qui permet de réduire les risques de séismes.
Soutien des autorités
Le Conseil communal de Haute-Sorne comme le Gouvernement jurassien soutiennent ce projet pilote. Le permis de construire va nécessiter une étude d'impact sur l'environnement. Les investigations vont se concentrer sur les aspects liés à la sismicité induite et à la protection des eaux souterraines.