Sand­hills, Ne­braska: le ber­ceau de la cons­truc­tion en bottes de paille

Il y a 150 ans, dans les collines de sable du Nebraska, pauvres en bois, pierre ou terre, des fermiers mus par la nécessité ont l’idée de maçonner des bottes de foin pour édifier maisons, églises et écoles. De ces fibres, comprimées en botte, ils firent un matériau de construction structural, pérenne, local et économique. Roger L. Welsch nous raconte l’histoire de ce patrimoine populaire ignoré.

Date de publication
27-11-2023

Les migrants qui ont répondu aux Homestead Acts de 1841 et de 18521, ont trouvé dans les Plaines du centre-nord des États-Unis un territoire encore plus désolé et hostile que ce qu’ils avaient pu imaginer dans leur plus noir cauchemar. […] Indiens nomades, invasions de sauterelles, feux de prairie, tornades, serpents venimeux, absence de matériaux de construction étaient autant de preuves pour les pionniers qu’ils s’installaient dans un désert. Qu’importe la manière dont on qualifiait ce territoire, tout le monde doit admettre que les conditions de vie y étaient dures et que les techniques mises en œuvre pour les améliorer étaient ingénieuses et efficaces.

La maison en motte

La construction d’une maison était un problème bien particulier, essentiellement parce que l’édification d’un habitat permanent représentait une condition obligatoire pour entériner la propriété d’un terrain selon les règles de la colonisation.

La pierre uniquement disponible dans l’extrême est des Plaines, le long du Missouri, n’était utilisée qu’aux alentours des carrières puisque le réseau de transport était fort peu développé. S’il y avait bien de l’argile à brique, le combustible pour la cuisson manquait. Et si on trouvait dans quelques endroits comme le long de Pine Ridge, à la frontière entre le Nebraska et le Dakota du Sud, suffisamment de bois pour la construction, cela restait exceptionnel.

La réponse au problème de la construction a été la sod ou «motte». Les premiers colons, à l’instar des Mormons en 1846, ont établi des abris grossiers, mi-motte, mi-terrier. D’abord conçus comme habitat temporaire, ils ont développé par la suite une technologie traditionnelle pour la construction de maisons en motte permanentes et confortables – nombre d’entre elles sont toujours debout 80 ans après leur édification. Jusqu’à ce que les maisons à ossature, plus prestigieuses et pourtant moins adaptées, confinent l’emploi des mottes aux constructions temporaires, une «maison» dans les Plaines désignait une «maison en motte», une sod house.

Bien que les mottes ont continué à être utilisées au 19siècle (la maison la plus récente que j’ai pu localiser date de 1940), après 1890 ou 1895, elles ont cessé d’être le seul et unique matériau disponible. Les terres étant dorénavant occupées, le chemin de fer s’est étendu et le bois de charpente a pu être acheminé. La construction en ossature devient la construction de prestige, abandonnant les «charrues à découpe» (également appelées «sauterelles») à la rouille derrière les granges, et les mottes au mépris.

La maison en botte

En 1904, de nouvelles terres dans le nord-ouest du Nebraska sont ouvertes à la colonisation en vertu d’une loi proposée par Moses Kinkaid, député dudit État. Les Sandhills – un vaste désert de dunes couvertes d’herbes – constituent une large part de ces terres. Elles concentrent toutes les difficultés des précédentes concessions en les amplifiant : une terre encore moins boisée et un climat encore plus hostile. De plus, le sol sableux offre de bien piètres mottes pour la construction : quand elles ne se désagrègent pas pendant le découpage et la manipulation, elles ne manquent pas de s’effondrer une fois mises en œuvre. Le cheval, que l’on préfère pour les travaux de la ferme et le transport, a remplacé le bœuf pourtant plus adapté au découpage des mottes ; et la charrue dédiée à cette tâche a disparu, tout comme, dans une certaine mesure, les savoir-faire indispensables à la construction en motte. Ainsi a-t-il été nécessaire d’imaginer de nouvelles techniques et outils pour bâtir sa maison.

L’herbe sauvage et le foin domestique étaient et sont toujours les plantes les plus répandues des Sandhills. Elles sont fauchées et gerbées pour un emploi sur place ou dans la ferme voisine; un transport plus long nécessitant de les mettre en botte. Les premières botteleuses sont apparues dans les années 1850 et sont communément utilisées dans les années 1890. Entretemps, les compagnies ferroviaires ont refusé de transporter le foin en vrac2. Aussi était-il inévitable qu’un colon désespérant d’un matériau de construction disponible et bon marché considère les grosses et solides bottes de foin comme une solution. Bientôt la botte de foin devient un matériau de construction non négligeable. Sans jamais surpasser la motte, elle sera néanmoins largement connue et utilisée à travers les Sandhills. […]

Construire en botte

La plupart des bâtiments en botte de foin ont des fondations en béton et des planchers en bois ou en béton. Des sacs de ciment sont transportés par-delà les collines en chariot et le sable est disponible partout (hors des Sandhills, un bâtisseur a utilisé de la sciure à la place du sable – une expérience qui s’est révélée immédiatement désastreuse). Ces sols en béton ont suscité des souvenirs précis chez deux de mes informateurs: «Je me rappelle très bien ces matins d’hiver pieds nus sur ce plancher…»3 et «[la maison] était construite sur un sol en ciment, chaque plat que je lâchais se brisait en une douzaine de morceaux.»4

Parmi les bâtiments dont j’ai pu identifier la forme, la moitié adoptent un plan carré, un tiers rectangulaire, un seul est circulaire, un autre en «T» et le reste en «L».

Un des grands avantages de la maison en foin est que le meilleur foin pour la construction est le pire pour l’alimentation, et donc le moins cher. Le foin de la fin de l’automne, dur et ligneux, est aussi le plus solide en botte et constitue les murs les plus inébranlables. Le faible coût est à l’évidence un critère important pour l’homme venu s’installer sur les concessions «Kinkaid», si bon marché.

Dans un cas, deux problèmes sont résolus d’un coup: «Ma famille a acheté une ferme 9 miles à l’ouest de Bridgeport (Nebraska) en décembre 1912: il y avait une maison en motte et beaucoup d’herbes qui roulent coincées dans les clôtures, et mon père avait une botteleuse, aussi a-t-il mis en botte l’herbe qui roule et construit une belle maison de deux pièces.»5

Les bottes, d’une section d’un pied (environ 30 centimètres, NdT) sur un pied et demi voire deux pieds pour une longueur de trois à quatre pieds, sont empilées comme des briques, en quinconce, sur une épaisseur. Dans les quelques bâtiments où j’ai pu voir les bottes, des photos de chantier et des descriptions, il semble que du mortier ne soit utilisé que dans la moitié des cas; les bottes sont sinon simplement posées les unes sur les autres. Lorsque le ciment industriel n’est pas disponible ou trop coûteux, un substitut maison est employé: «Ils scellaient les bottes avec un mortier composé de deux volumes de gumbo (terre argileuse de type vertisol, NdT) et d’un volume de sable, abreuvé de suffisamment d’eau pour obtenir une pâte bien épaisse.»6

Des baguettes de bois de quatre à cinq pieds de long (parfois des tiges de fer) sont enfoncées dans les bottes afin de les maintenir solidaires les unes des autres et ce, même lorsque qu’un mortier a été utilisé. La lisse haute et la charpente sont aussi fixées aux bottes supérieures à l’aide de baguettes et de piquets.

Le toit est chaîné, couvert de bardeaux de cèdres ou de tuiles d’amiante importés dans les Plaines par bateau en gros fagots maintenus par du fil de fer. Sur les maisons documentées, la moitié ont un toit pyramidal (c’est-à-dire un toit en croupe dont les pans montent de tous les murs et se rejoignent en un point au centre de la maison), un tiers un toit à pignons, un sixième un toit en croupe simple, deux ont un toit à comble brisé. […] Le toit en croupe permet d’avoir des murs à la fois bas et d’une même hauteur – une qualité très importante car une haute pile de bottes en pignon risque de s’effondrer pendant le tassement de la maison, quelle que soit la régularité des bottes et le soin apporté à leur mise en œuvre. Les bâtisseurs de toit à pignons contournent le problème en comblant le pignon non avec des bottes mais avec du bois. Une autre difficulté de ce toit est la coupe des bottes ou le remplissage de la jonction entre la botte, bien d’équerre, et la charpente, inclinée. Le toit en croupe évite tous ces problèmes.

Par ailleurs, à moins d’être généreux sur les solives et ainsi fournir un solide raccord aux fermes du toit, une pression latérale s’exercera sur les murs – qui, par ailleurs, résistent très bien aux forces verticales – qui se déformeront et s’effondreront si les chevrons poussent contre eux. Le toit en croupe nécessite lui aussi des solives, mais si la lisse haute est fixée solidement aux coins de la maison, elle formera un cadre fermé et réduira les sollicitations horizontales.

Les cadres des portes et des fenêtres sont posés à mesure que les murs sont élevés autour d’eux. Les botteleuses permettent de faire des bottes de n’importe quelle longueur : soit des demi-bottes destinées à buter contre les menuiseries sont spécialement façonnées, soit les bottes sont déliées, coupées et reficelées. Des chevilles sont enfoncées, à travers des trous percés dans les cadres, dans les bottes voisines. Portes et fenêtres sont toujours de fabrication manufacturière, et systématiquement posées à l’extérieur afin d’offrir un endroit commode à l’intérieur de la maison pour poser livres, plantes ou décorations. Si les fenêtres étaient installées à l’aplomb intérieur du mur, on m’explique que l’eau stagnerait, imprégnerait l’appui jusqu’au foin et entraînerait une putréfaction. L’épaisseur du mur réduit considérablement l’angle par lequel les rayons du soleil peuvent pénétrer la maison, aussi (et c’est également le cas pour les maisons en motte) l’ouverture des fenêtres est-elle biseautée ou deux fenêtres sont placées côte à côte.

On laisse les murs se stabiliser quelques mois avant de les enduire et poser les fenêtres. Quand le foin est sec, on enfonce horizontalement de petites fiches dans les bottes, sur lesquelles on agrafe une maille métallique ou grillage à poule avant d’appliquer du stuc ou du ciment à l’extérieur, et du plâtre en enduit ou en plaque à l’intérieur. Un bâtisseur dressait la maille sur les bottes en plaçant des fils entre elles pendant l’édification des murs, puis tirait dessus depuis l’intérieur de la maison pour coller le grillage à poules contre le mur. Selon les ressources financières de la famille, l’enduit était industriel ou fait maison à partir de sable et de boue alcaline raclée sur les berges ou le lit peu profond des lacs souvent asséchés des Sandhills. Dans un quart des maisons que j’ai pu examiner sur ce point, l’enduit est directement étalé sur les bottes sans lattis ou maille intermédiaire.

L’intérieur des murs est parfois peint et plus souvent tapissé, comme c’était l’habitude dans les maisons à ossature de l’époque. Les murs d’une maison visitée et d’une autre documentée sont lambrissés sur 3,5 pieds de haut. Les parois intérieures sont en ossature légère – jamais en botte sauf si la maison originale a été agrandie.

Motte versus botte

Alors que plusieurs des bâtiments répertoriés sont des hangars ou des granges, rares sont les maisons en botte dont les dépendances sont également en botte. Bien qu’on ne me l’ait jamais aussi clairement expliqué pendant cette enquête que pendant la précédente consacrée aux maisons en motte, je soupçonne un rapport similaire entre la grande efficacité du foin (ou de la motte) et l’onéreuse et néanmoins prestigieuse inefficacité de la construction à ossature dans les Plaines. Les habitants et bâtisseurs de maisons en motte me disent que le bois est juste bon pour les animaux tandis que les humains méritent le confort fourni par la motte, c’est-à-dire chaud en hiver (d’autant plus important que le combustible est rare), et frais en été (d’autant plus vital que la température pointe chaque jour d’été au-dessus des 38° C et qu’il n’y a pas d’arbres pour faire de l’ombre à la maison).

Les maisons en botte et en motte présentent quelques inconvénients: des murs non enduits par exemple sont un bon terreau pour les puces. Un instituteur, qui passa la nuit dans une maison en foin propriété du père d’un de ses élèves, raconte que la nuit fut agitée et ironise sur le fait que le chauffage d’une maison en botte est partiellement réalisé par l’exercice constant des habitants qui se grattent et chassent des puces à longueur de journée. Un avantage de la maison en botte est la relative légèreté de ces murs comme nous l’indique un pionnier qui a habité les deux types de bâtiments: «La maison en motte, à cause de son poids, est un peu plus difficile à entretenir que la maison en botte. Le sol en dessous gèle et dégèle sans se stabiliser, aussi portes et fenêtres sont-elles désaxées.»7

Comme on peut s’y attendre, le feu est un risque spécifique à la maison en foin. Une des qualités supérieures de la maison en motte est sa résistance au feu, d’autant plus appréciable que les feux de prairie sont redoutés par les fermiers des Plaines. Bien que la fumée, l’odeur et les bêtes en fuite alertent les pionniers du feu qui approche, les flammes, poussées par le vent, volent plus vite qu’un cavalier ne galope, et font des ravages chez celui qui n’est pas équipé de coupe-feu et de toiles humides prêtes à être appliquées sur les étincelles sauteuses. Bien que les feux de prairie ne soient plus un danger permanent dans les étendues de l’Est, plusieurs maisons ont tout de même été dévastées: le tendre et sec brin, nous rapporte-t-on, brûle avec une effrayante rapidité.

L’âge d’or

À ma connaissance, le bâtiment en foin le plus ancien est une école bâtie en 1886 à Bayard (Nebraska), et le plus récent une salle de danse construite peu après la Seconde Guerre mondiale, probablement en 1946. Seul bâtiment en foin du Nebraska à l’est des Sandhills, à environ 8 miles à l’ouest de Lincoln, ce dernier est une anomalie. Le dernier bâtiment traditionnel construit date de 1939. L’apogée de la construction en botte s’étire de 1900 à 1935. […] La destruction de quelques maisons a révélé un atout supplémentaire et inattendu de la construction en foin: les fermiers ont été étonnés de voir leur bétail délaisser leur vert pâturage pour manger des bottes vieilles de 50 ans, parfois directement sur le mur de la maison abandonnée. Il semble improbable que le foin s’améliore avec l’âge. Dave Stephens, un géographe de l’Université du Nebraska, suggère que les bottes contiennent une herbe douce endogène de la prairie que le bétail a depuis intégralement brouté des pâturages. C’est tout à fait vraisemblable, puisque dans la même région, dans les réserves indiennes du Dakota du Sud voisin où le surpâturage fut moindre, l’herbe douce continue de pousser et est récoltée par les Sioux pour des amulettes et des remèdes.

Le foin en vrac

Un autre type de construction bien différente, mais toujours en foin, doit être mentionnée ici afin d’éviter toute confusion entre les deux. Plusieurs de mes sources ont répondu à ma demande d’informations sur les constructions en botte de foin par des informations sur des bâtiments en foin tassé. Les plus grossiers d’entre eux, que l’on retrouve d’un bout à l’autre du Nebraska, sont des structures brutes faites de perches, de branches ou de vieilles poutres, et recouvertes de paille ou foin en vrac. Elles sont toujours temporaires – deux ans au maximum – et pas très pérennes puisqu’un bon coup de vent suffit à dépouiller la structure de son manteau. C’est peut-être ce genre de construction que Edwin Tunis essaie d’illustrer à la page 160 de son livre Frontier Living (Cleveland and New York, World Publishing Company, 1961).

Vernon Goranson de Gurley (Nebraska) nous fournit une description détaillée de la construction d’un tel cabanon en foin: «On plante des traverses de chemin de fer dans le sol sur deux pieds de profondeur et huit pieds d’intervalle; leur hauteur est similaire à celle du poteau de clôture. On fiche une seconde rangée parallèlement à la première à deux pieds de distance. Ensuite on cloue des planches ou du grillage à l’intérieur des traverses afin de former une paroi. On relie deux à deux le sommet des traverses avec du câble n° 9 afin qu’elles ne s’écartent pas lorsqu’on remplira le mur de paille. On dresse une autre rangée de traverses au centre du cabanon sur laquelle on appuie d’autres traverses reposant transversalement sur le mur périphérique à la manière des chevrons sur un toit, mais sans les pentes. On les recouvre ensuite de grillage avant de tapisser entièrement la structure de paille en vrac.»8 […]

Plusieurs correspondants m’ont indiqué que des murs de ce genre sont utilisés, sans toit, comme brise-vent. Généralement placés dans le coin sud des pâturages, ils empêchent le bétail de dériver à travers champs en cas d’orage, et par temps de neige, ils évitent qu’il franchisse les clôtures en escaladant des congères. Ces constructions de foin en vrac ne sont pas spécifiques au Nebraska et aux Plaines. […]

Et le bétail mangea l’école

L’ouest du Nebraska et les Plaines en général sont des zones rurales. Onze comtés du Nebraska ont une densité inférieure à deux habitants par mile carré; pour autant, c’est une erreur de penser que les bâtiments en foin sont un phénomène uniquement rural. Nombre d’entre eux se trouvent dans des petits villages: à Arthur, Nebraska, l’un d’eux est la maison du trésorier du comté. J’ai également connaissance d’un garage, lui aussi à Arthur, et de deux écoles.

En fait, les écoles sont les seuls bâtiments en foin qui relèvent de la construction vernaculaire: «Un bulletin de 1902 publié par le superintendant de l’État, intitulé Nebraska School Buildings and Grounds, décrit une école édifiée en 1886 ou 1887 dans le comté de Scotts Bluff avec des murs en paille, un toit en motte et un sol en terre battue. Ce bâtiment étrange faisait 16 pieds de long, 12 de large, et 7 de haut. Deux ans après son inauguration, du bétail pâturant à proximité le mangea bel et bien. Peu d’écoles furent construites en paille à cause du risque d’incendie, néanmoins le superintendant Fowler déclare en 1900 que la botte de foin peut être utilisée pour construire des écoles pour le semestre d’automne puis donnée à manger au bétail à la fin de l’hiver.»9

Les éleveurs des Sandhills bâtissent toujours des hangars en botte pour leurs avions. Dès 1929 ou 1930, Harry Hiles a construit à proximité de Gothenberg, Nebraska, un hangar circulaire en botte et publie un pamphlet promouvant ce type de construction: […] «La forme circulaire du mur, renforcée par ces bandes horizontales de béton et d’acier, et les piliers perpendiculaires constituent une excellente structure d’appui pour le toit. Aucun support intérieur n’est nécessaire, le toit prenant la forme d’un dôme construit avec les mêmes matériaux que les murs.»

Bien que vanté par Hiles, le hangar à avion, circulaire et en botte de foin n’a pas remporté le succès escompté et Hiles a dû chercher fortune dans d’autres domaines – probablement pas dans l’écriture, peut-on imaginer, à moins que ce soit celle de formulaires d’imposition!

En conclusion, quoique brève – 1900-1940 – cette période de construction en botte de foin fut importante car elle rendit possible la colonisation d’un territoire offrant peu pour édifier sa maison. Par ailleurs, cette technique était répandue et sa diffusion s’effectuait simplement par le bouche-à-oreille. Malgré sa brièveté, cette technique doit être considérée comme un élément inhabituel, méconnu mais significatif de l’architecture populaire américaine.

Traduit de l’anglais par Martin Paquot, architecte, ancien co-secrétaire du Réseau français de la construction paille (RFCP), co-fondateur de Topophile, l’ami.e des lieux | la revue des espaces heureux, revue numérique et indépendante. Lauréat de la bourse Delano-Aldrich-Emerson, il voyage cet automne dans l’ouest américain sur la piste des constructeurs et des constructions paille.

L’article original, «Sandhill Baled-Hay Construction», est paru dans Keystone Folklore Quaterly, Spring Issue, en 1970. Sa traduction française a été initialement et intégralement publiée dans la revue Topophile (topophile.net) en mars 2020, accompagnée de nombreuses photos d’archives inédites en France. Nous en publions ici une version adaptée.

Merci à la Nebraska State Historical Society qui nous a accordé l’autorisation de reproduire la majorité des photographies accompagnant cet article.

Notes

 

1 Cette loi permet à chaque famille pouvant justifier qu’elle occupe un terrain depuis 5 ans d’en revendiquer la propriété privée, dans la limite de 65 hectares. Elle a joué un rôle éminent dans la conquête de l’Ouest américain.

 

2 Bert S. Gittins, Land of Plenty, Chicago, Farm Equipment Institute, 1959, 2nd ed., pp. 38-39

 

3 Lettre à l’auteur, Larry Dunbarn, Omaha, Nebraska, 20 avril 1967

 

4 Lettre à l’auteur, Mme Lloyd Goehring, Taylor, Nebraska, 18 décembre 1967

 

5 Lettre à l’auteur, Mme Dora Browning, Falls City, Nebraska, 21 avril 1967

 

6 Lettre à l’auteur, C.I. Britton, Taylor Nebraska, 22 avril 1967

 

7 Lettre à l’auteur, George Ackerman Senior, Alliance, Nebraska, 12 mars 1968

 

8 Lettre à l’auteur, Vernon A Goranson, Gurley, Nebraska, 15 janvier 1968

 

9 «Pioneer School», Nebraska Folklore Pamphlets, n° 30, Lincoln, WPA Writers’ Program, 1940, p. 8. Ce passage a inspiré le titre d’une publication récente de la Nebraska State Education Association: «Et le bétail mangea l’école» (de Beth S. Bolhing, 1967, NdT).

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