Yona Friedman: Genesis of a vision
L’exposition Yona Friedman, «Genesis of a vision» à Archizoom, se présente comme une très belle occasion de revenir sur le parcours atypique de cet architecte idéaliste.
La conférence inaugurale de Manuel Orazi, le 19 septembre méritait le déplacement. L’historien est revenu longtemps sur les débuts de Friedman. Au cours de sa présentation, il a détaillé son engagement pour la cause sioniste à la naissance d’Israël, faisant de l’architecture de guerre et de conquête le préambule à son utopie mobile.
Friedman a commencé par dessiner des tranchées, puis des abris de fortunes pour les rescapés des camps. Comme beaucoup d’autres, Friedman va s’efforcer de détourner des applications issues de l’ingénierie militaire pour en faire le support d’une nouvelle façon de penser l’habitat et l’acte de partager l’espace. Aujourd’hui âgé de 90 ans, Yona Friedman poursuit sa réflexion autour de modèles d’interaction entre les individus. Il demeure l'un des derniers repères vivants des architectures radicales de la seconde moitié du XXe siècle. Si l’héritage bâti de ce mouvement est pauvre, l’héritage intellectuel et moral est inestimable.
Doit-on rappeler que tout le questionnement sur le développement durable que certains pensent avoir inventé dans les années 2000, date pour l’essentiel des années 70?
L’exposition le démontre admirablement.
Yona Friedman
Genesis of a vision
Archizoom,
du 20 septembre au 24 octobre 2012