Se réapproprier la rivière
Foce del Cassarate, Lugano (TI)
Résumé en français du l'article de Graziella Zannone Milan pour la publication «Culture du bâti: qualité et critique».
La rivière Cassarate a toujours accompagné le développement de la ville de Lugano. À la suite de la crue de 1896, des digues artificielles furent édifiées en 1905. En 2004, un concours a été lancé pour définir une solution paysagère et architecturale qui permettrait de réunir les deux rives du fleuve autour d’un projet de renaturation et d’aménagement des berges entre le lac et le pont de la Viale Cattaneo. La proposition de l’équipe interdisciplinaire composée de l’architecte paysagiste Sophie Agata Ambroise, du bureau d’études Passera e Associati, aux côtés du biologiste Luca Paltrinieri et du géologue Urs Lüchinger, définit l’espace public du delta de la rivière comme le «nouveau centre» de la ville. Le projet repose sur l’idée, non de s’enfermer pour se protéger de la force de l’eau et d’éventuelles inondations, mais au contraire de s’ouvrir en créant deux nouvelles berges praticables et inondables, rapprochant ainsi les citadins du fleuve.
Sur la rive droite, dans le prolongement du parc historique du 19e siècle, une passerelle en bois serpente à fleur d’eau au-dessus de la nouvelle intervention de renaturation de la berge en évolution constante. La rive gauche, plus urbanisée, est redessinée et consolidée, avec des marches en gneiss qui assurent la stabilité hydrogéologique de la zone et sa résistance en cas de crue, et servent en même temps de sièges au bord de l’eau. Les deux rives sont reliées par un pont piétonnier en acier Corten doté d’un système de levage hydraulique actionnable en cas de crue.
Le projet repose sur le principe du «no design», une approche qui entend offrir aux usagers des lieux accueillants et apaisants. Le projet a permis de restituer l’embouchure du Cassarate aux citadins en créant un espace public privilégié à proximité des berges, en bref, un «nouveau» paysage en contact avec le parc, le fleuve et le lac.
Cet article a été publié dans le numéro spécial «Culture du bâti: qualité et critique». Commandez dès maintenant!