50 ans d’en­seig­ne­ment de l’ar­chi­tec­ture du pay­sage en Suisse

Fondées dans les années 1970, les deux écoles ont connu l’essor du phénomène urbain avec la nécessité de former les futur∙e∙s professionnel∙le∙s à devenir de véritables acteur∙rice∙s de l’aménagement. Cette condition a amené une évolution des enseignements techniques et la définition d’une culture du paysage.

Dès novembre, une exposition au pavillon Sicli honorera les travaux du paysagiste genevois Walter Brugger (1924-2002), pionnier de la professionnalisation de la discipline. Depuis la création de son agence dans les années 1960, ce sont au total plusieurs centaines de projets dont la trace a été retrouvée à la lumière de ses archives – partagées entre Lullier et Rapperswil, ou conservées par Paola Alfani, qui a repris son bureau de paysage et ses mandats. Du Lignon à la Cité satellite de Meyrin en passant par l’ensemble de Budé, Brugger a participé à l’essor des grands ensembles autant qu’il a réalisé des commandes de jardins privés. Si cette exposition pose, avec la redécouverte de ses archives, la question de son héritage, elle introduit aussi l’évolution dans le temps de ces projets de paysage.

La récente étude historique et le relevé du jardin du Conseil œcuménique des Églises au Grand-Saconnex (GE), réalisés par l’architecte-paysagiste Valérie Hoffmeyer, révèlent toute la difficulté d’appréhender le projet de paysage dans l’évolution de la palette végétale et esthétique depuis les années 1970. Faute d’alternatives, ce jardin sera détruit lors de travaux portant sur le bâti et avant d’être reconstitué prochainement car protégé par l’Office du patrimoine et des sites (GE). L’exposition portera sur le paysage de Brugger et la temporalité de ses projets à travers un travail photographique de Stéphane Dondicol. La portée de son héritage est aussi investigué par les étudiant∙e∙s, invité∙e∙s à créer un espace scénographique: une réinterprétation en plan des motifs et de la texture du jardin du Conseil œcuménique des Églises. Brugger était un «paysagiste total», selon Valérie Hoffmeyer. En effet, il procédait autant à la conception et à la mise en œuvre qu’au suivi d’entretien de ses jardins. Aussi, pour saisir son œuvre, l’HEPIA organisera également des visites de ses projets genevois au printemps 2022.

Parmi les autres événements de ce jubilé commun, l’HEPIA propose, lors d’une table-ronde le 30 novembre, de réfléchir à la commande publique et à la manière dont les projets de paysage peuvent valoriser les terres d’excavation issues des chantiers. Elle s’intéressera aussi à l’évolution des commandes de jardins privés et leur nécessaire adaptation face aux défis climatiques.

L’Institut für Landschaft und Freiraum de Rapperswil prendra le relais en avril avec une journée consacrée à l’architecture du paysage dont le programme est en cours d’élaboration. L’année de célébration se clôturera en septembre par la tenue du 3e Congrès suisse du paysage. «Vers une nouvelle culture du paysage vernaculaire», le thème proposé par le congrès, boucle la boucle d’une discipline qui prend conscience de ses racines pour mieux mener ses nouvelles pousses.

Les événements du jubilé

 

Exposition – 26.11-18.12
Les Jardins et les paysages de Walter Brugger
Pavillon Sicli, Genève

 

Après-midi pédagogique – 26.11 / 14:30
«50 ans de paysage»
Pavillon Sicli, Genève

 

Journée table-ronde – 30.11 / dès 17 h
Déblais/remblais: comment créer de nouveau paysages?
Jardins privés: comment s’adapter?
Pavillon Sicli, Genève

 

Visites de sites – mai 2022
Les sites réalisés par Walter Brugger
Genève

 

Rapperswil Day – 08.04.22

 

3e Congrès suisse du paysage – 08-09.09.22
Vers une nouvelle culture du paysage vernaculaire
Rapperswil

 

Calendrier de l’année jubilaire